Conditions nécessaires à la création d’un géoparc

La gestion d'un géoparc UNESCO en tant que projet de développement durable sur un territoire implique l'établissement d'engagements à long terme entre les acteurs sociaux, économiques et scientifiques et leur intégration dans un projet commun.

Une partie du succès des géoparcs réside dans la capacité de collaboration de territoires très divers, mais avec des objectifs et une méthodologie de travail communs, qui permettent d'utiliser des outils issus de la mise en réseau (réunions périodiques de géoparcs, groupes de travail thématiques ou outils de communication du Réseau mondial (web, publications, etc.) et le soutien d'institutions telles que l'UNESCO). Ce sont les ressources auxquelles un territoire accède lorsqu'il est déclaré géoparc.

Dans le cadre d’un géoparc « en devenir », le territoire doit fonctionner de facto comme un géoparc sans être intégré au Réseau mondial. Cela signifie que, bien que vous n'ayez pas accès à la plupart des outils mentionnés ci-dessus, vous pouvez compter sur les conseils d'experts de géoparcs nationaux ou autres et avec les outils de formation du Réseau, par exemple, les congrès annuels des géoparcs ouverts au public, le cours intensif de gestion des géoparcs (organisé chaque année au géoparc de Lesbos) ou divers cours et ateliers thématiques proposés par certains géoparcs. Cependant, la communauté qui a l'intention de créer un géoparc est en mesure de prendre des décisions et d'organiser des ressources dans divers domaines sur la base des directives du Réseau et de l'UNESCO, qui dans certains cas ne fournissent pas suffisamment d'informations.

La mission d'un futur géoparc est considérée comme une déclaration, par son équipe dirigeante, de sa raison d'être dans le système social dans lequel il opère, de l'objectif central de ce que l'organisation entend faire et pour qui elle va faire. La mission doit répondre à une demande de la société locale, qui inclut les voix de tous les acteurs sociaux.

La vision d'un projet de géoparc peut être conçue comme l'ensemble des idées qui constituent le cadre de référence de l'objectif qu'il souhaite atteindre en tant que stratégie de durabilité. Il est considéré comme essentiel de définir la vision de l'équipe de gestion de projet pour savoir quelles sont les valeurs et les comportements qui les guideront vers l'objectif.

Les objectifs stratégiques sont les objectifs généraux que l'organisation gestionnaire du géoparc espère atteindre dans le développement de sa mission et de sa vision. Ces objectifs doivent être réalisables et mesurables. Il est proposé d'établir des objectifs stratégiques pour les axes d'activité suivants:

• Axe 1. Recherche scientifique sur le territoire du géoparc (Sciences de la Terre, écologie rurale, durabilité)
• Axe 2. Géoéducation. Alphabétisation en sciences de la Terre, y compris la valorisation du patrimoine abiotique et les risques dérivés des processus géologiques.
• Axe 3. Education à la durabilité sociale, économique et environnementale.
• Axe 4. Tourisme durable.
• Axe 5. Autres activités économiques à valeur ajoutée (liées à l'identité du territoire du géoparc), notamment les produits agroalimentaires, l'artisanat et les petits producteurs locaux, mais aussi les produits culturels (théâtre, musique, littérature, légendes, folklore).

Ces objectifs précisent comment le concept de géoparc est adapté aux besoins de durabilité d'un territoire présentant certaines caractéristiques géographiques, géologiques, écologiques, environnementales, sociales et économiques.

La mission, la vision et les objectifs stratégiques facilitent la construction d'un futur projet de géoparc différent des autres géoparcs et donc précieux pour le Réseau mondial.

Portée géographique:

• Il doit s'agir d'un territoire géographiquement significatif (raisons historiques / géologiques), connecté et bien défini.
• Un géoparc ne doit pas être établi dans des endroits peu peuplés et sans mémoire historique. Il ne devrait pas non plus provenir d'un autre géoparc si le discours est trop similaire.
• S'il existe une autre figure de l'UNESCO sur le même territoire, le géoparc demandeur doit obtenir l'autorisation de ladite figure précédente.
• Actuellement, il n'y a pas de réglementation spécifique sur la taille d'un géoparc. Il existe des territoires qui couvrent une gamme de moins de 90 km2 (Géoparc de la Côte Basque, Espagne) jusqu'à plus de 4000 km2 (certains géoparcs en Allemagne et en Chine). On considère qu'en dessous de cette fourchette, il n'y aurait pas suffisamment de population pour maintenir une activité économique durable, tandis qu'au-dessus, il ne serait pas facile de gérer le territoire de manière intégrée.

Géodiversité et patrimoine géologique:

• Une méthodologie standard pour évaluer le patrimoine géologique devrait être utilisée, basée sur l'inventaire de la géodiversité. Cette mise en valeur doit inclure la valorisation des habitants de leur propre patrimoine.
• Il existe des critères pour mesurer la valeur du patrimoine et le comparer à celui des autres géoparcs voisins.
• La gestion du patrimoine géologique englobe différentes facettes: géoconservation, géotourisme, éducation, rayonnement, promotion des produits locaux, etc., dans le but d'améliorer la qualité de vie des habitants du Géoparc. Par conséquent, la qualité de la gestion dépendra des attentes et du degré d'implication des habitants eux-mêmes.

Patrimoine non géologique:

• Intégration de valeurs non géologiques par rapport à l'identité du territoire. Patrimoine naturel et culturel (matériel et immatériel).

Enquête:

• Critères de recherche prioritaires.
• Protocole de bonnes pratiques en recherche.

Protection des géosites et des géozones:

• Protection efficace compatible avec les usages des ressources patrimoniales (scientifiques, pédagogiques, touristiques).
• Indicateurs d'une protection efficace.

Géoéducation et éducation environnementale:

• Stratégie de "géo-alphabétisation".
• Stratégie d'éducation par âge et pour les enseignants.

Géotourisme (s.l.):

• Intégration de tous les types de tourisme durable
• Plan complet d'interprétation du géoparc (pour les résidents et les visiteurs).
• Stratégie de tourisme géologique

Produits locaux à valeur ajoutée:

• Problème de l'artisanat des matériaux géologiques.
• Contrôle qualité et durabilité.
• Stratégie marketing pour les géoparcs

Structure de gestion du géoparc:

• Équipement et services suffisants pour l'exploitation d'un futur géoparc.
• Intégration de la société civile et du secteur privé dans la structure de gestion.
• Compétences des ressources humaines. Comprend la préparation du réseautage national et international.
• Stratégie de communication. Communication avec les gestionnaires du territoire.
• Plan directeur du géoparc. Il comprend une évaluation continue, des indicateurs de performance (sociaux, économiques et environnementaux) et des audits.
• Intégration dans les groupes de travail du réseau (Networking).

POCH Joan

UAB, Barcelone, Espagne