Voici les définitions des termes du lexique commençant par les lettres F à J. 

 

 

POUR CITER LE PRÉSENT LEXIQUE :

Lexique de termes en relation avec le géopatrimoine et les géoparcs, extrait de: DA LAGE Antoine, GIRAULT Yves, JUHÉ-BEAULATON Dominique, LUXEREAU Anne, ROBBE Pierre, ROUSSEL Bernard. Dictionnaire des mots du patrimoine, approche encyclopédique et critique (à paraître), en spécifiant la date de consultation.


FOSSILOTHÈQUE, n.f.

     Déf. : Lithothèque spécialisée dans les fossiles.

     Note : 1. Terme très peu usité, alors que l’appellation « collection de fossiles » est d’usage courant. 2. Une telle collection est aussi bien du ressort de la paléontologie que de la géologie. 3. Des manifestations telles que les bourses aux fossiles sont des occasions pour les amateurs d’enrichir leur collection particulière. Il convient de noter que leur constitution et le commerce qui y est souvent lié peuvent conduire à des prélèvements abusifs, voire à des pillages de gisements et des saccages de sites par les fouilleurs clandestins, ce qui est un risque pour le patrimoine fossile et le patrimoine fossilifère.

     V. A. : cabinet de curiosités, collection de référence, géothèque, minéralothèque, patrimoine géologique, patrimoine paléontologique, typothèque.

     Dom. : art viv. — biol. — dr. — écon. — envir. — génét. — géogr. — géol. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — tour.

 

 

GEMMOTHÈQUE, n.f.

     Déf. : 1. Collection de gemmes (pierres fines ou précieuses, perles, ambre…). 2. Local ou meuble destiné au classement, au rangement ou à l’exposition d’une telle collection. 3. Centre de ressources, public ou privé, chargé de la gestion d’une telle collection.

     Note : 1. Les gemmothèques peuvent servir de référence pour l’expertise et la traçabilité des gemmes, voire l’identification de leur sites d’extraction. 2. Certaines gemmothèques, comme celle où sont conservés les joyaux de la Couronne d’Angleterre, sont des patrimoines historiques réputés qui attirent de nombreux touristes.

     V. A. : collection de référence, lithothèque, minéralothèque, patrimoine bijoutier, patrimoine joaillier, patrimoine minéralogique.

     Dom. : archéol. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — écon. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — sociol. — tour.

 

 

GÉOCIRCUIT, n.m.

     Déf. : Itinéraire pédestre, cycliste ou automobile organisé pour permettre la découverte et l’observation des richesses et de la diversité géologiques (roches, fossiles…), ainsi que des aspects spectaculaires du relief d’un site ou d’une contrée.

     Note : Les géocircuits sont des outils essentiels sur lesquels repose la mise en valeur touristique des géoparcs.

     V. A. : géodiversité, géoroute, géotourisme, patrimoine fossilifère, patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique, patrimoine lithologique, patrimoine souterrain, route des vins, route touristique, sentier botanique, sentier découverte, sentier d’interprétation.

     Dom. : archéol. — archit. — cult. — dr. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOCONSERVATION, n.f.

     Déf. : 1. Ensemble de mesures légales, réglementaires ou administratives visant à la protection du patrimoine géologique et géomorphologique. 2. Discipline scientifique qui élabore les principes et pratiques d’une gestion préventive et curative de la géodiversité à des fins conservatoires, en s’appuyant sur les savoirs théoriques et expérimentaux de la géologie, de la géomorphologie et de la géotechnique, ainsi que du droit et de l’économie.

     Note : 1. C’est dans les années 1990 qu’est apparue la nécessité d’envisager la conservation des patrimoines géologique et géomorphologique, dont on commençait l’inventaire suite à la prise de conscience de menaces : collecte effrénée de fossiles, érosion côtière, érosion des excavations, comblement de carrières, développement incontrôlé de la végétation, extensions urbaines… 2. Au sens n° 2, la géoconservation est à la géologie et à la géomorphologie ce que la biologie de la conservation est à la biologie. De plus, depuis les années 2000, la tendance est souvent de considérer la géoconservation comme un préalable à la mise en place de politiques de conservation de la biodiversité. 3. Les tenants de la géoconservation voient également en elle un levier économique pour le développement local, notamment touristique 4. La géoconservation peut aussi se faire ex situ comme dans une carothèque ou une collection de géologie.

     V. A. : Arrêté préfectoral de protection de géotope, bioconservation, conservation de la géodiversité, Déclaration internationale des droits de la mémoire de la Terre, géoéducation, géomorphosite, géoparc, géopréservation, géorestauration, géosite, géotourisme, réserve naturelle géologique.

     Dom. : archéol. — archit. — bx arts — dr. — écol — écon. — envir. — géol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

GÉODIVERSITÉ, n.f.

     Déf. : 1. Pour les sciences de la Terre, ensemble des éléments abiotiques des sous-sols, sols et formes de reliefs témoins des processus géologiques passés ou actuels. 2. Terme employé par certains géographes pour désigner la diversité des milieux présents sur un espace géographique.

     Note : 1. Aux sens n° 1 et 2, cette notion peut s’appliquer à des échelles différenciées spatiales (un terrain, une localité, une région…) ou structurales (un bassin versant, un massif montagneux, un bassin sédimentaire, un arc insulaire, un système volcanique…). 2. Au sens n° 1, il s’agit d’un concept intégrant, pour la géologie les roches, minéraux et fossiles présents dans les différentes strates, pour la géomorphologie les formes de reliefs et de modelés, pour la pédologie la fraction minérale des substrats, pour l’hydrologie les systèmes aquatiques. 3. Ce néologisme, forgé à la fin des années 1990 sur le modèle du terme biodiversité, a d’abord été utilisé au sens n° 1 pour souligner le rôle primordial des facteurs géologiques et géographiques dans la diversité actuelle ou passée du monde vivant. 4. Tout comme pour la biodiversité, la référence à la géodiversité comporte implicitement une dimension patrimoniale par ses valeurs scientifiques, culturelles et usagères. 5. Ce terme est parfois également utilisé, dans d’autres disciplines et hors de toute référence à la géologie, pour désigner l’inégale répartition géographique d’un phénomène étudié (par exemple en épidémiologie …).

     V. A. : géoconservation, géoparc, géopatrimoine, géothèque, patrimoine géographique, patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique, patrimoine naturel, stratotype, réserve naturelle géologique.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — bx arts — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOMORPHOSITE, n.m.

     Déf. : 1. Géosite défini sur la base de critères géomorphologiques. 2. Forme de relief ou de modelé exceptionnelle, localisée et délimitée, qui illustre et révèle certains aspects de l’histoire de la Terre ou de la vie, ce qui fait d’elle une référence et donc un élément du patrimoine géomorphologique.

     Note : 1. Ce qui distingue ces deux définitions est d’ordre épistémologique : la primauté de la géologie sur la géomorphologie dans la première ; celle du regard géographique en tant que révélateur de phénomènes géologiques dans la seconde. Au sens n° 2, la notion de géomorphosite implique une approche par emboîtement d’échelles spatiales (du panorama aux microformes d’érosion ; du réseau karstique à la diaclase pour les géomorphosites souterrains) ainsi que, parfois, une référence à une valeur esthétique particulière qui permet de parler de « monument naturel ». 2. Créé au moment de l’émergence de la notion de géopatrimoine au début des années 1990, le terme géomorphosite suggère des idées d’intérêt scientifique, culturel et économique, de vulnérabilité et d’enjeux de conservation d’un patrimoine in situ. 3. Un groupe de travail sur la définition, l’évaluation, la cartographie et la protection des géomorphosites a été créé en 2001 dans le cadre de l’Association internationale des géomorphologues (AIG).

     V. A. : géoconservation, géodiversité, géotope, géotourisme, Inventaire national du patrimoine géologique, patrimoine souterrain.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOPARC, n.m.

     Déf. Territoire délimité autour d’un certain nombre de sites et paysages considérés pour leur importance géologique (internationale, nationale, ou régionale) et dans lequel est appliquée une même politique de gestion associant trois objectifs majeurs : protection du géopatrimoine, éducation et développement durable local.

     Note : 1. L’histoire des géoparcs a connu plusieurs phases. En 1991, les responsables de quatre aires protégées d’Europe (le Parc naturel régional de Vulkaneifel en Allemagne, le Parc de Maestrazgo-Teruel en Espagne, la Réserve géologique de Haute-Provence en France et la Forêt pétrifiée de l’île de Lesbos en Grèce) ont décidé d’établir une coopération transnationale pour mieux valoriser leurs patrimoines géologiques respectifs en les faisant connaître tout en s’en servant comme support d’une activité économique territoriale. Ils ont été les premiers à utiliser le terme de géoparc pour qualifier leurs parcs et réserves. Peu à peu s’est forgé le statut de géoparc qui a connu de multiples évolutions au fur et à mesure de leurs reconnaissances internationales (ex. : label European Geopark). En 2000, un European Geopark Network (EGN) s’est constitué, regroupant des territoires fondant leur stratégie de développement durable sur le géotourisme. Au sens de l’EGN, un territoire mérite le statut de géoparc s’il comporte des sites géologiques d’intérêt scientifique international, rares et à forte valeur esthétique ou éducative, et qu’il entreprend leur valorisation ainsi que celle des patrimoines archéologique, écologique et historique de son territoire. Parallèlement, sur un modèle analogue, la Chine instituait ses propres géoparcs. En 2004, s’est créé un Global Geopark Network (GGN), associant 17 géoparcs européens et 8 géoparcs chinois. En 2015, l’Unesco institue les Unesco global geopark (UGG) : aux critères de l’EGN, s’ajoute la valorisation des patrimoines immatériels. En 2017, tous les pays du monde n’ont que des géoparcs du type UGG ; toutefois la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont en plus des géoparcs de statut national ou régional. 2. Le statut UGG, attribué pour une durée renouvelable de 4 ans, ne confère aux géoparcs aucun cadre juridique particulier de protection du patrimoine géologique ou géomorphologique : dès lors qu’un pays ne possède pas lui-même un tel cadre, la solution la plus fréquente pour qu’un géoparc soit un territoire de protection des patrimoines est de bénéficier d’un autre label d’aire protégée (Réserve de biosphère, World Heritage Site, Parc national…).

     V. A. : géoconservation, géodiversité, géosite, géotope, Inventaire national du patrimoine géologique, patrimoine souterrain, tourisme vert.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

GÉORESTAURATION, n.f.

     Déf. : 1. Restauration d’un site géologique effectuée pour le maintenir en état, en raison de son intérêt patrimonial. 2. Transformation d’un site géologique ou géomorphologique fortement dégradé, effectuée à des fins paysagères et environnementales.

     Note : 1. Ce terme est notamment employé pour désigner des opérations de réhabilitation du front de taille d’anciennes carrières dont l’intérêt géologique reconnu risquerait d’être anéanti par d’autres types de travaux (remblaiement, arasement, mise en eau…). L’intérêt géologique des sites concernés peut s’accompagner d’un intérêt écologique qui justifie une géorestauration, lorsque ces géotopes deviennent le biotope d’une faune ou d’une flore originale. 2. Au sens n° 2, l’utilisation du terme géorestauration semble paradoxale car, en général, la restauration ne consiste pas à transformer l’objet considéré. 3. Ce terme est très souvent utilisé en informatique, hors de toute référence au patrimoine géologique, pour désigner la récupération, dans une partie du cyberespace, de l’accès à une base de données.

     V. A. : géoconservation, géodiversité, géopatrimoine, géosite, géovalorisation.

     Dom. : dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — génét. — géogr. — géol. — hist. — ling. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

GÉOROUTE, n.f.

     Déf. : Itinéraire automobile organisé pour permettre la découverte et l’observation des richesses et de la diversité géologiques (roches, fossiles…), ainsi que des aspects spectaculaires du relief d’une contrée.

     Note : 1. Dans le cadre de la promotion du géotourisme, les géoroutes sont jalonnées de dispositifs d’accueil, d’information et d’interprétation du patrimoine naturel et culturel. 2. Hors du champ patrimonial ce terme a été repris par l’Institut géographique national français (IGN) pour nommer une de ses bases de données dédiée aux applications informatiques de guidage et de géomarketing.

     V. A. : géodiversité, géosite, patrimoine fossilifère, patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique, patrimoine lithologique, patrimoine souterrain, route des vins, route touristique, sentier botanique, sentier découverte, sentier d’interprétation.

     Dom. : archéol. — archit. — cult. — dr. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOTHÈQUE, n.f.

     Déf. : 1. Collection privée ou publique de ressources documentaires relatives à la géographie (photos aériennes, atlas, cartes topographiques, géologiques, pédologiques, botaniques…). 2. Collection privée ou publique de spécimens de roches, minéraux ou fossiles, de carottes géologiques issues de forages du sous-sol, ainsi que de ressources documentaires relatives à la géologie. 3. Local ou meuble destiné au classement et au rangement de telles collections. 4. Centre de ressources où sont conservées et présentées de telles collections.

     V. A. : carothèque, cartothèque, collection de référence, fossilothèque, géodiversité, géoparc, géosite, lithothèque, muséum, patrimoine géologique, patrimoine naturel, stratotype.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — biol. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOTYPE, n.m.

     Déf. : Espace géographique relativement restreint (du mètre au kilomètre) qui, pour sa forme de relief ou de modelé ou pour la nature géologique ou pédologique de son terrain, est identifié comme significatif d’un moment de l’histoire de la Terre ou de celles du climat et de la vie.

     Note : 1. Certains auteurs considèrent que géotope et géosite sont synonymes mais l’adoption du terme géosite dans la typologie de l’Unesco lui confère un usage plus universel, particulièrement dans le monde anglophone. Pour d’autres, il convient au contraire de les distinguer soit sur des critères dimensionnels, soit sur la prise en compte de considérations culturelles et socio-économiques. Le géotope s’appliquerait plutôt à la station (affleurement, talus, gouffre…) et ne relèverait que de la géologie ; le géosite concernerait les paysages (vallée, cirque…) et les réalisations anthropiques (mines, carrières…). 2. L’émergence de la notion de géopatrimoine, au début des années 1990, a poussé à imaginer, sur le modèle de biotope, le terme géotope, suggérant ainsi les idées d’intérêt scientifique, de vulnérabilité et d’enjeux de conservation. Cependant, le terme avait déjà été utilisé dès les années 1970 par certains courants de la biogéogéographie (l’analyse transdisciplinaire du milieu, l’écogéographie…) pour désigner une unité taxochorologique paysagère de petite dimension. 3. Plusieurs typologies des géotopes ont été proposées : les unes sur le critère de leur niveau d’intérêt (géotope d’importance nationale…), les autres sur des critères disciplinaires (géotope géologique, géotope géomorphologique, géotope spéléologique, géotope géoculturel…).

     V. A. : Arrêté préfectoral de protection de géotope, géodiversité, géomorphosite, Inventaire national du patrimoine géologique, monument naturel.

     Dom. : agron. — archéol. — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

GÉOTOURISME, n.m.

     Déf : 1. Type de tourisme qui repose sur la valorisation d’une destination selon ses attraits géologiques. 2. Type de tourisme qui repose sur la valorisation d’une destination selon ses attraits géologiques et géographiques 3. Type de tourisme qui repose sur la valorisation d’une destination selon ses attraits géologiques, géographiques et socio-environnementaux.

     Note : 1. Ces définitions révèlent des approches épistémologiquement différenciées. La première, à l’initiative de géologues, vise à éduquer et sensibiliser le public ainsi que les acteurs économiques et politiques à la protection du géopatrimoine. La deuxième, sous l’impulsion du National Geographic, vise à valoriser tous les éléments d’un territoire. La troisième, issue de la déclaration d’Arouca (2011), accorde aux acteurs locaux une place centrale dans le choix des caractéres de leur territoire à valoriser. 2. Ces trois approches induisent fréquemment des conflits dans la gouvernance des géopatrimoines.

     V. A. : culture locale, écotourisme, géocircuit, géoparc, géoroute, géovalorisation, patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique, patrimoine souterrain, Réseau européen des géoparcs, Réseau mondial des géoparcs, savoirs naturalistes locaux, terroir, tourisme de nature, tourisme durable, tradition.

     Dom. : agron. —archéol. — archit. — art viv. — biol. — cult. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

GÉOTOURISTIQUE, adj.

     Déf. : Relatif au géotourisme.

     V. A. : écotouristique, géopatrimonial, patrimonial, traditionnel.

     Dom. : agron. —archéol. — archit. — art viv. — biol. — cult. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

GÉOVALORISATION, n.f.

     Déf : 1. Valorisation d’un territoire en raison de sa géodiversité (patrimonialisée ou non) 2. Valorisation pédagogique du patrimoine géologique à l’aide d’une lithothèque.

     Note : Au sens n°1, la géovalorisation implique souvent des pratiques de géoconservation.

     V. A. : géoparc, géopatrimoine, géoroute, géotourisme, mise en valeur, réserve naturelle géologique, terroir.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — art viv. — cult. — dr. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — sc. pol. — tour.

 

 

GLYPTOTHÈQUE, n.f.

     Déf. : 1. Collection privée  ou publique de pierres gravées telles que des camées et de sculptures ou de leurs moulages. 2. Musée consacré à de telles collections.

     Note : Une des plus célèbres glyptothèque est celle de Munich, fondée en 1830 par Louis Ier de Bavière et qui contient des antiquités grecques et latines.

     V. A. : dactyliothèque, gypsothèque.

     Dom. : archéol. — bx arts — cult. — géol. — hist. — muséol. — patrim. — sociol. — tour.

 

 

HYPERPATRIMONIAL (-ALE, -AUX) ou HYPER-PATRIMONIAL (-ALE, -AUX), adj.

     Déf. : 1. Qui a une valeur patrimoniale de la plus haute importance. 2. Qui comporte une quantité extrêmement importante d’éléments du patrimoine

     Note : 1. Terme surtout utilisé par des acteurs institutionnels ou non chargés de la valorisation touristique. 2. Au sens n° 1, sont souvent considérés comme hyperpatrimoniaux des oeuvres d’art, des sites ou des espèces animales et végétales exceptionnelles (le coelacanthe, la Joconde, le Taj Mahal, le Grand Canyon du Colorado…). 3. Au sens n° 2 on peut citer certaines villes comme Angkor, Palmyre, Paris, Rome…

     V. A. : antipatrimonial, apatrimonial, contre-patrimonial, hyperpatrimonialisation, hyperpatrimonialisé.

     Dom. : anthr. soc. — biol. — cult. — dr. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

HYPERPATRIMONIALISATION ou HYPER-PATRIMONIALISATION, n.f.

     Déf. : Terme utilisé par certains auteurs pour désigner la tendance mondiale, nationale ou locale qui consiste à conférer à un grand nombre d’objets naturels ou culturels une valeur patrimoniale et à multiplier, par une surlabellisation, les instruments et les processus de mise en patrimoine.

     Note : 1. Cette tendance répond à des objectifs divers, protection, conservation, valorisation, mais aussi reconnaissance des droits, exclusion, appropriation, 2. L’hyperpatrimonialisation est surtout virulente depuis la fin du xxe siècle sous l’influence notamment des grands traités internationaux (Conventions de Paris, de Rio, de Faro…). 3. Elle caractérise aussi certaines aspirations de développement local et l’essor de l’industrie touristique.

     V. A. : dépatrimonialisation, patrimonialisation, patrimoniomanie, repatrimonialisation, surpatrimonialisation.

     Dom. : agron. — anthr. soc. — archéol. — archit. — bx arts — biol. — cult. — écol. — écon. — envir. — géogr. — hist. — ling. — muséol. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — sociol. — tour.

 

 

HYPERPATRIMONIALISÉ (-E) ou HYPER-PATRIMONIALISÉ (-E), adj.

     Déf. : Qui a fait l’objet d’une hyperpatrimonialisation.

     V. A. : contre-patrimonialisé, dépatrimonialisé, patrimonialisé, repatrimonialisé, surpatrimonialisé.

     Dom. : anthr. soc. — biol. — cult. — dr. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

ICOMOS, n.m.

     Syn. : Conseil international des monuments et des sites, n.m.

     Déf. : Organisation non gouvernemantale (ONG) internationale, dédiée à l’étude et la protection des monuments et des sites du patrimoine culturel, ainsi qu’à l’élaboration de normes devant présider à la conservation et la restauration de ces monuments et sites.

     Note : 1. ICOMOS est l’acronyme anglais de l’International Council on Monuments and Sites. Créé en 1965, il agit comme organe consultatif et d’expertise auprès de la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco. Des comités thématiques internationaux et nationaux rassemblent des conservateurs, architectes, urbanistes, historiens d’art, sociologues… En France, sont également impliqués des associations de défense et de sauvegarde, des collectivités territoriales et administrations, des centres de formation et des entreprises spécialisées dans la restauration. 2. Depuis sa création, l’ICOMOS a précisé ses principes et ses recommandations d’action dans des chartes concernant le patrimoine architectural, les villes historiques, le patrimoine archéologique, le patrimoine culturel subaquatique, le tourisme culturel, les structures historiques en bois, le patrimoine bâti vernaculaire, les peintures murales et même les monuments commémoratifs dont le patrimoine funéraire. Chaque État en assure l’application en fonction de sa politique culturelle.

     V. A. : Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement, jardin historique, Union internationale pour la conservation de la nature.

     Dom. : anthr. soc. — archéol. — archit. — bx arts — cult. — dr. — hist. — muséol. — patrim. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

INVENTAIRE, n.m.

     Déf. : 1. Opération qui consiste à dresser, à des fins de connaissance et de gestion, un état quantitatif, descriptif et qualitatif (exhaustif ou estimatif) d’un stock, un fonds documentaire, une collection ou tout autre ensemble d’objets matériels ou immatériels, qualifiés de naturels ou culturels. 2. Liste résultant de cette opération. 3. Terme parfois employé pour désigner l’organisme ou le service chargé de la réalisation d’un inventaire particulier.

     Note : 1. Dans les domaines du patrimoine ou de la gestion de collections, un tel dénombrement ordonné de biens est souvent une étape préalable à toute entreprise de conservation ou de valorisation. 2. Les inventaires sont conduits selon des typologies et des protocoles spécifiques. Ainsi, pour gérer le patrimoine forestier, un inventaire forestier prend en compte les essences sylvicoles, les classes de diamètre et classes d’âges et s’appuie aujourd’hui sur la photo-interprétation aérienne. Un inventaire floristique ou un inventaire faunistique se fait par taxon, par milieu et peut spécifier la géolocalisation, le degré de rareté ou de menace… Les inventaires d’objets ethnographiques prennent en compte leur origine géographique, les matériaux entrant dans leur fabrication, leurs fonctions et leurs usages… 3. L’évolution des règles éthiques concernant l’acquisition des collections fait des inventaires un outil essentiel pour juger du bien-fondé des demandes éventuelles de restitution…

     V. A. : archivage, archivistique, bibliothéconomie, Carte archéologique de la France, catalogage, chargé d’étude et d’inventaire, classement, constat d’état, Inventaire archéozoologique et archéobotanique de France, Inventaire des monuments historiques, Inventaire du patrimoine culinaire de la France, Inventaire forestier national, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Inventaire général du patrimoine culturel, Inventaire mondial du suivi des glaciers, Inventaire national du patrimoine géologique, Inventaire national du patrimoine naturel, Inventaire supplémentaire des monuments historiques, inventoriable, inventorial, inventorié, inventorieur, inventorisation, Livre officiel des origines félines, pré-inventaire, récolement, registre d’inventaire, répertoire, Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique.

     Dom. : agron. — anthr. soc. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — génét. — géogr. — géol. — hist. — ling. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

JARDIN DES ROCHES ou JARDIN DE ROCHES, n.m.

     Déf. : Musée géologique de plein air ou parc public consacré en tout ou partie à la présentation paysagée de roches, de minéraux et parfois de fossiles.

     Note : 1. Dans un tel jardin, les roches présentées peuvent l’être selon des logiques diverses : leurs lieux d’origine, leur période de formation, leur mode de formation (magmatiques, sédimentaires ou métamorphiques), des aspects esthétiques et paysagers. 2. Certains jardins des roches représentent un atout pour l’obtention d’un label tel que celui de géoparc. 3. Ne pas confondre avec rocaille.

     V. A. : géocircuit, géopatrimoine, géoroute, géotourisme, jardin botanique, jardin des plantes, lithothèque, muséum, patrimoine géologique, patrimoine minéral, patrimoine minéralogique, sentier géodidactique, sentier découverte.

     Dom. : cult. — dr. — écon. — géogr. — géol. — muséol. — paléont. — patrim. — tour.

 

DA LAGE Antoine[1], GIRAULT Yves[2], JUHÉ-BEAULATON Dominique[4}, LUXEREAU Anne[3], ROBBE Pierre[2], ROUSSEL Bernard[2]

1: Espaces, Nature et Culture, UMR 8185 CNRS/Paris Sorbonne Université

2: Patrimoines Locaux et Gouvernance, UMR 208 MNHN/IRD

3: Éco-Anthropologie et Ethnobiologie, UMR 7206 CNRS/MNHN/université Paris Diderot

4: Centre Alexandre Koyré, CNRS/MNHN/EHESS