Voici les définitions des termes du lexique commençant par les lettres P à S.

 

 

POUR CITER LE PRÉSENT LEXIQUE :

Lexique de termes en relation avec le géopatrimoine et les géoparcs, extrait de: DA LAGE Antoine, GIRAULT Yves, JUHÉ-BEAULATON Dominique, LUXEREAU Anne, ROBBE Pierre, ROUSSEL Bernard. Dictionnaire des mots du patrimoine, approche encyclopédique et critique (à paraître), en spécifiant la date de consultation.


PATRIMOINE CULTUREL VIVANT, n.m.

     Déf. : Expression qualifiant un territoire dont la valeur patrimoniale repose sur l’existence de paysages naturels, de ses villages habités, de ses monuments et des pratiques matérielles ou immatérielles anciennes encore à l’œuvre.

     Note : 1. Cette expression souligne l’enchevêtrement des patrimoines (naturel, matériel et immatériel) et permet de les valoriser face à des menaces diverses (mercantilisme, tensions foncières, tourisme, irrespect des cultes…). 2. Le site archéologique d’Angkor (Cambodge), inscrit en 1992 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a été le premier territoire défini comme « patrimoine culturel vivant ». 3. Plusieurs textes normatifs internationaux mentionnent le caractère « vivant » du patrimoine culturel : la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (Unesco, 2003), la Déclaration de Québec sur la sauvegarde de l’esprit du lieu (ICOMOS, 2008) – l’esprit du lieu permettant « de mieux comprendre le caractère à la fois vivant et permanent des monuments, des sites et des paysages culturels. ».

     V. A. : Convention du patrimoine mondial, musée vivant, patrimoine mondial, paysage culturel, Trésor vivant.

     Dom. : anthr. soc. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts — cult. — dr. — envir. — géogr. — hist. — muséol. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

PATRIMOINE FOSSILE, n.m.

     Déf. : 1. Expression parfois employée pour qualifier un ensemble de fossiles présents dans une contrée, un site ou une strate géologique, ou bien dans un musée ou une collection, considérés comme ayant un intérêt patrimonial. 2. Expression parfois employée pour désigner la ressource énergétique carbonée non renouvelable (pétrole, gaz…), disponible pour une activité extractive et considérée comme un élément du patrimoine géologique, ainsi que du patrimoine industriel et économique d’une contrée, notamment en raison de sa raréfaction et de son caractère stratégique.

     Note : 1. Au sens n° 1, la question peut se poser de savoir si tout fossile, quels que soient son originalité, son esthétique, sa rareté, sa traçabilité et son état de conservation, constitue de fait un patrimoine. En France, le Code de l’environnement stipule que l’assimilation de certains fossiles à des archives naturelles, permettant la compréhension de l’histoire de la Terre et de celle du monde vivant, les érige en objets patrimoniaux appelant une protection. 2. Depuis quelques décennies et dans certains pays, la découverte d’un patrimoine fossile sur un site retenu pour y effectuer des travaux d’extraction, d’infrastructure ou de construction peut entraîner des actions de conservation préventive. 3. L’une des principales menaces pesant actuellement sur le patrimoine fossile est le prélèvement abusif effectué sur les sites fossilifères, voire leur pillage organisé à des fins commerciales à travers le développement récent d’un marché fondé sur un engouement croissant. Pour s’en prémunir, certains États (tels que la Thaïlande, en 2009) ont édicté des législations ou des règlements instituant sa protection et punissant sévèrement les atteintes qu’on lui fait subir. 4. Ne pas confondre avec patrimoine fossilifère.

     V. A. : cabinet de curiosités, fossilothèque, géodiversité, géopatrimoine, muséum, patrimoine ichnologique, patrimoine minéral, patrimoine paléontologique.

     Dom. : bx arts — biol. — dr. — écon. — envir. — génét. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — tour.

 

 

PATRIMOINE FOSSILIFÈRE, n.m.

     Déf. : 1. Terme générique s’appliquant à toute formation géologique, affleurante ou non, considérée comme ayant un intérêt patrimonial car particulièrement riche en fossiles. 2. Par extension, terme s’appliquant au site géologique comportant cette formation.

     Note : 1. La présentation in situ du patrimoine fossilifère se traduit parfois par la création de « musées de site », permettant une contextualisation de la connaissance des fossiles et de l’histoire géologique locale, comme celle des paléoécosystèmes correspondants, et favorisant la conservation. 2. En effet, ce patrimoine est particulièrement menacé tant par des pillages que par des dégradations naturelles, ce qui justifie certaines interventions de sauvegarde ou mesures juridiques de protection. 3. Ne pas confondre avec patrimoine fossile.

     V. A. : fossilothèque, géocircuit, géodiversité, géoparc, géopatrimoine, géoroute, géosite, géotourisme, gisement fossilifère, Inventaire national du patrimoine géologique, patrimoine géologique, patrimoine paléontologique, réserve naturelle géologique.

     Dom. : biol. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

PATRIMOINE GÉOLOGIQUE, n.m.

     Déf. : 1. Partie géologique du patrimoine naturel. 2. Ensemble d’objets ou de sites géologiques considérés comme ayant une dimension patrimoniale. 3. Ensemble d’objets ou de sites géologiques patrimonialisés par leur inscription sur des listes officielles de patrimoine. 4. Collection d’objets géologiques (roches, minéraux, fossiles, carottes de sondage, outils et appareils, croquis, photos…) faisant partie du patrimoine scientifique d’une institution (université, musée, service technique…).

     Note : Quelles que soient l’approche retenue et l’échelle envisagée (de l’inframicroscopique au paysage), la notion de patrimoine géologique fait référence au fait que tous les objets et sites ainsi considérés symbolisent la mémoire de la Terre (roches et minéraux, structures…) et sont des traces de vie (fossiles, habitats, mines…), des indices des climats et des paysages passés et actuels, ou encore de l’évolution des sols et des sous-sols.

     V. A. : Arrêté préfectoral de protection de géotope, carothèque, Commission régionale du patrimoine géologique, Conférence permanente du patrimoine géologique, géoconservation, géodiversité, géoparc, géopatrimoine, géorestauration, géosite, géothèque, géotope, géotourisme, géovalorisation, Inventaire national du patrimoine géologique, Inventaire régional du patrimoine géologique, lithothèque, objet géologique, patrimoine archéologique, patrimoine aurifère, patrimoine biologique, patrimoine fossile, patrimoine fossilifère, patrimoine géomorphologique, patrimoine karstique, patrimoine lithologique, patrimoine magmatique, patrimoine marbrier, patrimoine minéral, patrimoine minéralogique, patrimoine minier, patrimoine naturel, patrimoine paléontologique, patrimoine pédologique, patrimoine pétrolifère, patrimoine rupicole, patrimoine sédimentaire, patrimoine sédimentologique, patrimoine sismique, patrimoine sismologique, patrimoine souterrain, patrimoine spéléologique, patrimoine troglodytique, patrimoine volcanique, patrimoine volcanologique, site géologique d’intérêt patrimonial.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — bx arts — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

PATRIMOINE GÉOMORPHOLOGIQUE, n.m.

     Déf : Ensemble de reliefs considérés comme remarquables pour leur valeur scientifique, esthétique, culturelle, économique… ou pour le cadre de vie qu’ils constituent.

     Note : 1. Les éléments du patrimoine géomorphologique sont de formes et de dimensions variées de la butte témoin à la chaîne de montagne, de la doline au canyon, du fjord au tombolo… 2. Certains d’entre eux peuvent constituer des états de référence dans les sciences de la Terre ; ainsi les systèmes karstiques doivent leur nom à la géomorphologie particulière de la région de Kras (autrefois Karst) dans les Alpes dinariques (Slovénie et Croatie). 3. Dans certains cas, ce qui est vu comme un patrimoine géomorphologique peut revêtir des dimensions, symboliques, sociales, etc. qui participent aux constructions identitaires et donc à d’autres formes de patrimonialisation.

     V. A. : géodiversité, géomorphosite, géoparc, géoroute, géotourisme, parc national, patrimoine géographique, patrimoine géologique, patrimoine scientifique, patrimoine souterrain.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — ling. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

PATRIMOINE NATUREL, n.m.

     Déf. : Élément ou ensemble d’éléments de la nature (sites, biotopes, taxons, écosystèmes…), considérés par un groupe social comme reçus du passé et ayant une valeur particulière, qui doivent être transmis aux « générations futures ».

     Note : 1. Les valeurs attribuées au patrimoine naturel peuvent être biologiques, écologiques, paysagères, culturelles (en particulier identitaires)… 2. Le droit français a intégré la notion de patrimoine naturel en 1967, en inscrivant cette expression dans le décret instituant les Parcs naturels régionaux, puis l’a reprise dans la loi de 1976 sur la protection de la nature. 3. Elle est apparue en 1972 dans le droit international, avec la Convention de Paris sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Depuis 1992 et la Convention de Rio qui fait de la biodiversité un patrimoine naturel, cette notion est reprise par la plupart des grandes conventions environnementales internationales. 4. Cette expression s’avère ambiguë du fait de la polysémie des termes « patrimoine » et « naturel ». Elle révèle néanmoins souvent une certaine prise de conscience du caractère original et plus ou moins menacé de ces éléments, appelant ou non des mesures de protection.

     V. A. : aire protégée, bien commun, conservation, développement durable, ethnopaysage, monument naturel, musée vivant, parc naturel, patrimoine géologique, patrimoine végétal, patrimonialisation, ressource naturelle, Service du patrimoine naturel.

     Dom. : anthr. soc. — dr. — envir. — géogr. — hist. — prot. nat. — sc. pol. — sociol. — tour.

 

 

PATRIMOINE SOUTERRAIN, n.m.

     Déf. : 1. Ensemble regroupant des éléments du patrimoine géologique et biologique (faune et flore) propres au cœur et aux entrées des cavités souterraines. 2. Ensemble regroupant des éléments du patrimoine relatif aux infrastructures ou activités humaines réalisées sous terre.

     Note : 1. Les cavités souterraines concernées peuvent être d'origine naturelle (grottes et gouffres karstiques …) ou artificielle (aqueducs, mines, carrières). 2. Ces cavités sont ou étaient utilisées à des fins de production (champignonnières, caves à vin, caves d’affinage, réservoirs d’eau…), d’habitats et de refuges (troglodytes, fortifications…), de lieux de culte et de sépulture (grottes ornées d’Altamira et de Lascaux par exemple, catacombes…). 3. Au sens n° 1, le Comité national du patrimoine souterrain, s’est appuyé sur l’expertise de la Fédération française de spéléologie et l’Association française de karstologie afin d’intégrer un volet « patrimoine géologique souterrain » dans la stratégie de création de nouvelles aires protégées. 120 sites remarquables ont été retenus, dont 23 au titre du patrimoine souterrain qui ne faisaient l’objet d’aucune mesure de protection officielle. A titre d’exemple, sur plus de 800 espèces d’invertébrés souterrains, 30 espèces ont été sélectionnées à partir de plusieurs critères (degré d’intérêt patrimonial, endémisme, présence dans la liste des espèces protégées…), afin d’examiner la possibilité de créer des aires protégées ad hoc. 4. Au sens n° 2, les Catacombes, ossuaire municipal de la Ville de Paris, furent aménagées par Héricart de Thury en 1811 pour devenir le premier monument souterrain artificiel qui présentait également un cabinet minéralogique et pathologique.

     V. A. : Commission du patrimoine spéléologique et karstique, géoconservation, géoparc, géopatrimoine, patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique, patrimoine karstique, patrimoine minier, patrimoine spéléologique, patrimoine troglodytique.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

PATRIMONIALISATION, n.f.

     Déf. : 1. Ensemble des considérations et événements qui conduisent à ce qu’un élément matériel ou immatériel acquière, pour un groupe humain, un statut de patrimoine. 2. Inscription d’un élément sur une liste reconnue de patrimoine.

     Note : 1. Les processus de patrimonialisation existants sont extrêmement divers tant en termes d’échelle (du local au mondial) qu’en termes de finalités (valorisation, revendication identitaire, conservation…) 2. Chaque processus possède ses propres critères de choix et impose ses propres normes, ses cahiers des charges en termes de gestion et de gouvernance 3. La tendance actuelle à la multiplication des processus de patrimonialisation fait que ceux-ci entraînent parfois des superpositions, des contradictions et des conflits. De nombreux sites remarquables sont à la fois patrimoine mondial de l’Unesco, site de la Convention de Ramsar, parc naturel… (par exemple, la baie du Mont-Saint-Michel, le parc du W au Niger…).

     V. A. : conservation, hyperpatrimonialisation, labellisation, patrimonialisateur, patrimonialisé, préservation, revalorisation, surlabellisation, surpatrimonialisation.

     Dom. : archéol. — archit. — dr. — écon. — hist. — muséol. — patrim. — prot nat. — sc. pol. — tour.

 

 

PAYSAGE, n.m.

     Déf. : Portion d’espace façonné conjointement par des processus biotiques et abiotiques ainsi que par diverses formes d’exploitation matérielle et culturelle actuelles et passées, qui, observée à partir d'un lieu donné, est évaluée en fonction de modèles perceptifs préexistants.

     Note : 1. Approprié par ses usagers ou habitants, le paysage peut revêtir une dimension patrimoniale et même faire l’objet de procédures officielles de classement. 2. Le paysage peut être apprécié pour son aspect esthétique (se rapprochant alors de la notion de site, de panorama…) ; d’ailleurs, dans les sociétés occidentales, ce terme était employé à la Renaissance pour désigner spécifiquement un genre pictural consacré à la représentation d’un site champêtre ou boisé, où les personnages et les animaux n’occupent qu’une place réduite. De nos jours, on parle aussi de paysage urbain, industriel… 3. Le paysage est porteur de valeurs non seulement artistiques, mais aussi économiques, politiques et religieuses, ainsi qu’affectives ; il peut être revendiqué en tant que territoire emblématique. 4. Dans la mesure où il garde plus ou moins la trace de l’interaction des dynamiques écologiques et sociales, il revêt pour la plupart des disciplines (agronomie, anthropologie, archéologie, écologie, géographie, histoire, histoire de l’art, philosophie, sociologie…) une dimension d’archive diversement analysée. 5. Le paysage est pris en compte dans les politiques culturelles, socio-économiques, agricoles, d'aménagement du territoire et d'urbanisme qui reposent sur des opérations de restauration et des stratégies de reconquête, au risque de figer ou de réinventer les paysages dans un état particulier historiquement daté. Il acquiert une dimension juridique par son inscription dans un nombre croissant de textes réglementaires et législatifs (rassemblés par exemple dans les Codes de l’urbanisme, de l’environnement ou du patrimoine). Ainsi, certains paysages considérés comme des patrimoines locaux doivent être protégés, préservés, aménagés ou réaménagés en concertation avec les acteurs locaux, mais les conflits, reposant sur des utilisations et des représentations concurrentes, ne sont pas rares tant en milieu urbain que rural. 6. Le paysage fait aussi l’objet d’exploitation économique à travers une promotion touristique de plus en plus appuyée sur de nombreux labels délivrés par des organismes publics (comme la Convention sur le patrimoine mondial) ou privés, voire des associations ad hoc (« Villes et villages fleuris », « Les plus beaux villages de France », « Paysages et sites de mémoire de la Grande guerre »…).

     V. A. : XXX mettre la série complète, Charte du paysage méditerranéen, Convention européenne du paysage, paysagé, paysager, paysage culturel, paysagiste.

     Dom. : agron. — anthr. soc. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

PAYSAGEMENT, n.m.

     Déf. : Modification d’un terrain ou d’un site effectuée intentionnellement dans une optique de création, d’amélioration, de conservation ou de restauration d’un paysage par une personne (propriétaire, exploitant, paysagiste professionnel.…) ou par une entreprise (travaux publics, entretien d’espaces verts, paysagisme…).

     Note1. Dans le domaine du patrimoine, de nombreux paysagements ont pour but la création ou la recréation de jardins historiquement datés (potagers du Moyen-Âge, jardins d’apothicaires…) ou la conservation d’un paysage sensible par l’insertion harmonieuse d’un équipement (pont, barrage, usine…). Cela peut concerner également la réhabilitation de sites dégradés (friches minières, industrielles ou urbaines par exemple). 2. Même s’ils sont conduits avec des intentions environnementales généreuses, certains paysagements peuvent avoir pour effet la dépatrimonialisation de sites (par exemple l’arasement ou le boisement de terrils miniers…) ; d’autres sont des ersatz de patrimonialisation quand la reconstitution paysagère s’apparente davantage à de l’invention anachronique qu’à une réalité historique avérée.

     V. A. : lecture de paysage.

     Dom. : agron. — archit. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — écol. — écon. — envir. — génét. — géogr. — géol. — hist. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

RÉSERVE NATURELLE GÉOLOGIQUE, n.f.

     Syn. : RNG, n.f.

     Déf. : En France, type d’aire naturelle protégée créée sur des motifs exclusivement géologiques.

     Note : 1. En 2017, sur 325 réserves naturelles, 23 avaient ce statut de réserve naturelle géologique. Ces territoires bénéficient d’une réglementation interdisant de dégrader ou d’emporter des minéraux ou des fossiles. Il existe par ailleurs des réserves naturelles qui, sans être des réserves naturelles géologiques, renferment un patrimoine géologique d’importance. 2. L’extraction de matériel peut être autorisée à des fins scientifiques à condition d’être inscrites au Plan de gestion de la Réserve. 3. La collecte des pièces complètement dégagées par l’érosion est tolérée.

     V. A. : Arrêté préfectoral de protection de géotope, géoconservation, géodiversité, géomorphosite, géoparc, géopatrimoine, géosite, géotope, géotourisme, géovalorisation, réserve naturelle nationale, réserve naturelle régionale, réserve naturelle de Corse, site géomorphologique, stratotype.

     Dom. : archéol. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

RESTAURATION DES PAYSAGES, n.f.

     Déf. : 1. Remise en état de paysages dont le fonctionnement écosystémique a été dégradé ou perturbé. 2. Reconstruction ou réhabilitation de certains éléments anciens de paysages ruraux ou urbains caractéristiques ou ordinaires, aujourd’hui plus ou moins abandonnés.

     Note : 1. Au sens n° 1, cette formule s’applique surtout aux actions sur les paysages forestiers, et peut, dans certains cas, faire l’objet de stratégies nationales ou internationales (projets de « Grande muraille verte », en Afrique et en Chine, par exemple). 2. Au sens n° 2, on peut citer la réhabilitation de terrasses de châtaigniers, de lavoirs, de cabanons ou d’autres éléments du petit patrimoine architectural local.

     V. A. : dérestauration, écologie de la restauration, rerestauration, restauration des terrains en montagne.

     Dom. : agron. — archéol. — archit. — cult. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — tour.

 

 

ROUTE DES VINS, n.f.

     Déf. : Itinéraire balisé et jalonné dans une région viticole pour mener, de village en village et de cave en cave, touristes et amateurs de vins.

     Note : 1. Le long des routes des vins, les visiteurs peuvent découvrir déguster et acheter des vins. Leur attention est également attirée sur les patrimoines architecturaux (chais, châteaux, caves…), les paysages de vignobles et les traditions festives (Saint-Vincent…) et artisanales liées aux vendanges et la fabrication des vins. 2. Ce type de route touristique à thème s’est développé au début des années 1960 (la première en France fut créée en 1953 pour les vins d’Alsace) en lien avec l’expansion de l’automobile, la massification du tourisme, ainsi que l’émergence de nouvelles méthodes de marketing.

     V. A. : œnotourisme, patrimoine œnologique, patrimoine vinicole, patrimoine vinique, patrimoine viticole.

     Dom. : agron. — anthr. soc. — archit. — art viv. — cult. — écon. — envir. — géogr. — hist. — muséol. — patrim. — tour.

 

 

ROUTE TOURISTIQUE, n.f.

     Déf. : Parcours souvent pittoresque et bucolique, balisé par étapes et organisé pour faire découvrir des sites, paysages, monuments et œuvres d’art d’une région, des activités socio-économiques ou des productions emblématiques, ou encore des événements historiques ou des personnalités célèbres.

     Note : 1. Parmi les plus anciennes routes qualifiées de touristiques, on peut citer celle du Loch Ness créée en 1933 (Écosse), celles des Grands crus de Bourgogne (1937) ou des vins d’Alsace (1953) pour la France viticole, ou encore la Route romantique qui traverse plusieurs Länder allemands depuis 1950. 2. La démocatisation de la voiture individuelle, dans les années 1950-1960, a accéléré la création des routes touristiques conçues pour les déplacements automobiles. D’autres, moins carrossables, sont prévues pour des déplacements à pied, à cheval ou à dos d’âne ; d’autres encore, suivent des rivières, des fleuves ou des canaux pour une navigation touristique en bateau-mouche ou pénichette… 3. La valorisation du patrimoine (paysager, gastronomique, architectural, artistique, historique, industriel…) est très souvent au cœur des projets de route touristique et participe au développement économique et à la notoriété de la région concernée. Elle s’appuie sur une signalétique et une documentation appropriées (guides touristiques, prospectus, fascicules…), ainsi que sur l’implication de divers partenaires (offices de tourisme, musées et autres sites visitables, hôtels-restaurants, commerces…).

     V. A. : géoroute, Itinéraire culturel, route gastronomique, route historique, route mythique, route patrimoniale, sentier du patrimoine gourmand.

     Dom. : agron. — anthr. soc. — archéol. — archit. — art viv. — bx arts — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — ethn. — géogr. — géol. — hist. — ling. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — sociol. — sc. pol. — tour.

 

 

STRATOTYPE, n.m.

     Déf. : Coupe géologique retenue comme étalon international d’un étage sédimentaire donné parce qu’elle a permis de l’identifier pour la première fois, en caractérisant sa composition et sa datation relative, ainsi que de lui attribuer une dénomination dérivant du toponyme de la localité où elle se situe.

     Note : 1. La référence aux stratotypes fait désormais autorité pour la reconnaissance et la datation des affleurements sédimentaires analogues, plutôt que la référence ancienne aux fossiles et aux roches. 2. Ces coupes types peuvent être de dimensions très diverses, d’ordre métrique à kilométrique. 3. Dans la mesure où ils appartiennent au patrimoine scientifique international, certains stratotypes font l’objet de procédures de protection spécifiques (ex. : réserve géologique, arrêté de géotope…). D’autres stratotypes bénéficient de protections édictées à d’autres fins (ex. : parc national, réserve Man and Biosphere…).

     V. A. : Déclaration internationale des droits de la mémoire de la Terre, géodiversité, géoparc, géopatrimoine, patrimoine géologique.

     Dom. : dr. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — paléont. — patrim. — prot. nat. — tour.

 

 

SUPERPATRIMONIALISATION, n.f.

     Déf. : Superposition de plusieurs processus de patrimonialisation sur un objet naturel ou culturel, due aussi bien à la diversité des objectifs visés (conservation, protection, valorisation… ) qu’à celle des acteurs mobilisés (du local au global).

     Note : 1. C’est par exemple le cas de certains sites (baie du Mont Saint-Michel, Camargue…) qui, en tout ou partie, bénéficient de plusieurs classements nationaux ou internationaux (au titre des conventions de Paris ou de Ramsar, des directives Oiseaux ou Habitats…), ou comme réserve naturelle, Arrêté de protection des biotopes, site classé, parc national, parc naturel régional… 2. La surpatrimonialisation se traduit par la superposition et la juxtaposition de délimitations, d’emprises administratives, culturelles et territoriales, de règles de gestion et d’applications de normes distinctes, parfois contradictoires, qui complexifient et multiplient les niveaux de gouvernance.

     V. A. : contre-patrimonialisation, dépatrimonialisation, hyperpatrimonialisation, patrimonialisation, patrimoniomanie, repatrimonialisation, surlabellisation.

     Dom. : anthr. soc. — archéol. — archit. — biol. — cult. — dr. — écol. — écon. — envir. — géogr. — géol. — hist. — muséol. — patrim. — prot. nat. — sc. pol. — sociol. — tour.

 

DA LAGE Antoine[1], GIRAULT Yves[2], JUHÉ-BEAULATON Dominique[4], LUXEREAU Anne[3], ROBBE Pierre[2], ROUSSEL Bernard[2]

1: Espaces, Nature et Culture, UMR 8185 CNRS/Paris Sorbonne Université

2: Patrimoines Locaux et Gouvernance, UMR 208 MNHN/IRD

3: Éco-Anthropologie et Ethnobiologie, UMR 7206 CNRS/MNHN/université Paris Diderot

4: Centre Alexandre Koyré, CNRS/MNHN/EHESS